Prélude - Chapitre 6: Départ.

Publié le par Dragoun Lou

Série : CSI New York – Les experts Manhattan


Histoire
: Danny et Lindsay emménagent ensemble pour fêter leur un an de couple. Don en souffre car il aime secrètement son meilleur ami. Rien ne va plus entre eux.


Genre :
Romance / Slash


Statut :
10 chapitres – Terminée


Rythme de parution
: un chapitre par semaine


Public :
Tout public.



Prélude


Chapitre 6 : Départ

Don finissait à midi ce vendredi. Il avait le reste de la journée pour préparer ses effets. L’avion décollait tôt, le lendemain.

 

Son interphone sonna. Il déverrouilla le sas de l’entrée sans utiliser l’interphone. C’était surement Sam. Elle devait passer pour récupérer les clés de sa Ford. Elle avait pour mission de la faire tourner et même de s’en servir afin qu’elle ne gèle pas. La glace dans le moteur ne pardonnait pas.

Il fut étonné quand elle toqua à la porte, elle ne cognait pas si vite ni si fort d’habitude, pas qu’elle venait souvent non plus. Cette manière de frapper lui faisait penser à quelqu’un d’autre. Il ouvrit. Se tenait devant lui non pas une petite brune mais un expert visiblement tracassé. Il l’avait donc bien reconnu.

 

— « Danny !?

— Euh ! Bonjour.

— … Une alarme intérieure se déclencha à ce moment précis mais il passa outre.

— Je peux entrer ? »

Il réagit et s’effaça de son seuil pour le laisser passer.
— « Que me vaut le plaisir de cette visite ?

— J’ai deux billets pour le match de basket de demain soir, je me suis dit qu’on pourrait y aller ensemble. »

 Le « comme avant » ne fut pas prononcé, mais il avait transpiré si fort que les deux l’avaient entendu.

— « Je suis désolé mais je ne peux pas.

— Même ça, tu me le refuses. »

Il détestait le ton suppliant de sa réplique. S’abaisser de cette façon, ça ne lui ressemblait pas mais il ne savait plus sur quel pied danser. Toutes ces questions, il voulait que ça cesse.

— « Laisse-moi finir au moins. »

 C’est à ce moment-là que Danny avisa la grosse valise, encore vide, des piles de vêtements et autres bricoles attendant d’y être rangés.
— « Tu pars en week-end ? »
— Avec Ripley, on…
— Encore lui.
— Tu me fais quoi là ?

La colère gagnait les parties en présence, des pics de plus en plus en fort les attisaient, entrainant avec eux la tension accumulée depuis l’aveu.

— « Tu me balances ton soi-disant amour et tu vas te vautrer avec ce chauve refoulé.
— Je n’ai aucun compte à te rendre.
— Te moquer de moi ne te suffit pas.
— Mais de quoi tu parles. Tu me saoules avec ton cinéma. Va-t-en.
— Non.

— Non !?
— J'ai beau faire des efforts, tu détruis tout à chaque fois. Tu veux vraiment que je te déteste ?

— Je n’ai rien détruit du tout, c’est toi qui fait n’importe quoi depuis que tu sais. Je ne te demande rien.

— On en revient toujours au même point. Mais comment veux-tu que je puisse te croire. Tu me mens depuis si longtemps.
— …. »
 

Don, aussi était perdu. La situation lui échappait. Piégé par le regard acéré qui le dardait sans lui laisser le moindre répit, il ne comprenait pas ce que Danny cherchait.

— « Ne baisse pas les yeux, et assume.
— Je ne t’ai jamais menti.

— Vraiment, tu plaisantes, j’espère.

— Je t’aime. Pour le reste, je n’ai pas à me justifier, ni à m’excuser d’avoir voulu te protéger, nous protéger.

— Ah oui ! Tu m’aimes ? »
 

Il l’attrapa et le poussa violemment contre la cloison. Les cadres accrochés tremblèrent, le grand tangua jusqu’à chuter pour se fracasser au sol.
Il lui dévora la bouche sans pitié, imposant sa domination par cet acte immonde de pillage. Sans plus de considération, il plaqua sa main sur son entre-jambe, palpant la marchandise attendant une réaction qui ne venait pas. Don trouva la force de le repousser.

— « Mais putain mais lâche moi !!

— Ne joue pas ta mijaurée, tu adores ça, pas vrai.

— Danny, qu’est-ce qui te prends ?

—Tu me connais, non ! Je ne veux pas mourir idiot.
— Quoi !
— Je te donne ce que tu veux et tu trouves encore à redire. Tu devrais être content. J’ai envie d’essayer avec un mec, et ce grâce à toi. »

Il reprit là où il avait été interrompu, l’assaut porta sur le cou de sa victime qu’il lécha et mordilla. Il accentua la morsure à la naissance de la clavicule, marquant son passage, sa propriété. La soudaine passivité de Don l’inquiéta mais il continua, c’est ce qu’il voulait après tout. Il combattait le mal par le mal. Quand il aurait assouvi cette curiosité, ce désir, il pourrait enfin passer à autre chose, regagner cette tranquillité d’esprit qu’il lui avait volé.

Il lui cracha une remarque qu’il jugeait érotique. Pour Don, elle sonnait comme la plus abjecte des obscénités, vulgaire et avilissante. 
— « Un trou est un trou, tu vas la prendre, bouffeur de queue. »
 
Une douleur fulgurante dans ses bijoux de famille et une autre tout aussi soudaine sur le menton mirent un terme à ses projets. Par un coup de genoux et une droite bien placée, le brun ne l’avait pas raté. Plié en deux, Danny tentait de reprendre son souffle n’osant relever la tête.

Le temps était suspendu : vide de son, de mouvement, de vie presque. Une litanie vint le relancer.
— « Tu n’avais pas le droit, pas le droit…
— Don ?
—Ta gueule. Tu n’avais pas le droit de salir mes sentiments, de piétiner ce que j’avais de plus précieux pour satisfaire tes fantasmes de dépravé. Je ne te le pardonnerai jamais.
Jamais !… Dégage et ne reviens plus. »

Sans demander son reste, Danny quitta l’appartement. Il s’attendait à des cris mais rien. Au lieu de ça, c’était d’une voix plus coupante qu’une lame que Don l’avait foutu dehors. Cette fureur froide lui fit prendre conscience de l’impact de sa conduite. Il avait merdé, c’était pas de le dire. Il avait tout gâché à jouer au salaud. Il s’échoua dans un bar miteux, et se mit minable comme n’importe quel pilier de comptoir.

De son côté, Don n’était guère mieux : lèvres gonflées, chemise froissée avec les premiers boutons arrachés. Dans un brouillard diffus, il parvint à se détacher du mur. Il se déshabilla. Sous le jet bouillant de la douche, il frotta encore et encore les endroits de son corps que Danny avait souillé. Des vagues de honte et de dégout le submergèrent.

Refroidissante d’avoir trop coulé, l’eau dissipa les brumes du traumatisme. Profondément blessé, il se focalisa sur Minneapolis. Il se raccrocha à cette idée de partir pour ne pas s’effondrer ni faire une grosse bêtise. Il termina ses bagages, nettoya les bris de verre. N’ayant pas le temps de remplacer la vitre, il enroula le poster et le rangea. Il l’admira une dernière fois. C’était une photographie représentant un ciel crépusculaire, mélange de rouge, d’or et de nuances de mauve surplombant un paysage urbain quelconque. La marée humaine figée vaquait à ses occupations, indifférente à ces magnifiques couleurs, à l’exception d’un homme. Il se plaisait à imaginer être cet individu. Comme lui, il aimait se noyer dans cette contemplation céleste pour en mémoriser ses variations de lumière, qu’elle provienne du soleil ou bien de la lune, il s’en foutait des étoiles. Ce spectacle qui se renouvelait sans cesse, l’apaisait. Il ne s’en lassait pas.

****

Sa sœur venait de repartir. Il lui avait expliqué sa mine plombée par le stress du voyage, le fait d’intégrer une nouvelle équipe et de prendre une enquête en marche. Elle s’en fichait, aussi ne s’attarda-t-elle pas. Elle accompagna sa bise d’un « fais gaffe à toi ». Ce geste lui apporta un peu de cette chaleur humaine dont il avait été sevré depuis l’enfance. Du réconfort qu’il apprécia à sa juste valeur. « Merci sœurette ».   Don ne put qu’avaler trois bouchées au gout de cendre puis partit se coucher.

Il sentit un poids en moins sur ses épaules quand l’avion s’éleva dans les airs. En ce samedi matin, à 5H00, il disait au revoir à New York, et à une partie de sa vie. Il avait décidé de tirer un trait définitif sur Danny.

Sur terre à la même heure, un homme défraîchi, la houppette aussi raplapla que son moral, avait éclusé le tripot jusqu’à la fermeture. Torché comme il ne l’avait encore jamais été, incapable de tenir droit, il se laissa glisser contre la façade. Un haut le cœur plus violent que les autres, il eut juste le temps de se pencher sur le côté pour régurgiter une partie de ce qu’il avait consommé. Malade, il ne sentait pas le froid le gagner et l’engourdir.

La serveuse qui s’en retournait chez elle, avait failli trébucher sur cette carcasse avinée. La nuit durant, verre après verre il s’était lamenté, deux prénoms revenaient toujours dans ses divagations éthyliques. S’il mourrait sous ses fenêtres, elle aurait de sacrés emmerdes. Elle le fouilla pour prendre son portable. Elle n’eut même pas à consulter le répertoire, en mode silence, il y avait 15 appels en absence, tous de la fameuse Lindsay. Elle appuya sur la touche rappel automatique.

— « Allo, Danny, c’est toi, tout va bien. 
— Vous êtes Lindsay ?
— Oui, et vous qui êtes-vous. C’est Danny ? Il lui est arrivé quelque chose ?
— Calmez-vous s’il vous plait, Danny n’a rien, il est juste trop bourré pour rentrer. Je bosse au Bad Trip Café dans la 18ième rue. Vous pouvez venir le chercher, il va chopper la mort par ce temps.
— Merci de m’avoir prévenue, j’arrive tout de suite. »

Elle rangea le mobile à sa place et attendit un peu puis décida de lever le camp. Elle avait fait sa bonne action du jour, mais fallait pas pousser avec sa générosité. A 5 minutes prés, elle aurait croisé la jeune femme.

Angoissée, Lindsay avait mis le turbo. La vue du corps échoué de son amant lui fit l’effet d’un électrochoc, elle se précipita vers lui. Elle eut beaucoup de difficulté à le redresser puis à l’escorter jusqu’à la voiture. Il était à peine conscient.

— « Tu sais cette bêtise, tu m’avais prévenu, et bien je viens de la faire. »
C’était tout ce qu’il réussit à articuler.

— « Dans quel état tu es. »
Cette constatation valait surtout pour elle-même.

Le chemin en sens inverse fut relativement calme. N’ayant pas d’autre choix, elle réveilla le gardien de leur immeuble pour qu’il l’aide à porter Danny qui comatait. En professionnel averti, il s’abstint de tout commentaire, sa moue suffisait à manifester sa désapprobation face à de tels débordements. Elle lui en fut reconnaissante de ne pas en rajouter. Après avoir déposé leur fardeau dans sa chambre, il prit congé avec la même discrétion.

A suivre...

Le chapitre suivant s'intitule: Séparation.

Dragoun Lou


Déjà parus:
Prélude - Chapitre 1: Reddition
Prélude - Chapitre 2: Face à Face.
Prélude - Chapitre 3: Faire comme si.
Prélude chapitre 4: Garder ses distances
Prélude - Chapitre 5: Incompréhension.

Publié dans Prélude

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> me revoilà =)<br /> bon et bien comme tjs j'adore, je me demande pourquoi je l'écris encore tu dois le savoir à forece =D<br /> il est vrai que sur ce coup là danny a tout " foirer " , je n'aurais jamais cru qu'il pourrait avoir un tel comportement. j'ai vraiment de la peine pour don là.<br /> par contre je dois dire que tu me fais peur avec le passage quand don est dans l'avion, j'ai l'impression qu'il quitte la ville pour de bon.<br /> le titre de ton prochain chapitre me donne encore plus envi d'être à mercredi prochain. je me dis qu'il s'agit peut être de la séparation de danny et lindsay mais je ne préfère pas m'avancer. j'ai<br /> même penser à une " séparation vraiment définitive " de don par rapport à tout le monde vis à vis de ce que je t'ai dit précédemment.<br /> enfin voilà, rien d'autre à rajouter, ce chapitre est super comme les autres =)<br /> bonne soirée et à bientôt, bises,<br /> pauline.<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Kikoo<br /> <br /> l'éloignement de don va leur être salutaire à tous les deux. La distance va leur permettre de réfléchir.<br /> Je n'en dis pas plus.<br /> <br /> et perso, j'adore lire tes commentaires.<br /> <br /> D.L.<br /> <br /> <br />
P
<br /> coucou =)<br /> oh mon dieu, j'ai carrément oublier de venir hier, tellement occupée que je ne me souviens de rien. je vais tout de suite m'inscrire à la newletter comme ça au moins je ne risque plus de l'oublier.<br /> je le lis donc et je reviens =D<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Kikoo<br /> <br /> mdrrr, je me doute que tu as une vie. Du moment que tu restes accrochée à l'histoire, ça me suffit. QUe tu viennes le mercredi ou les jours suivants, c'est secondaire.<br /> <br /> D.L<br /> <br /> <br />