Prélude chapitre 4: Garder ses distances

Publié le par Dragoun Lou

Série : CSI New York – Les experts Manhattan


Histoire
: Danny et Lindsay emménagent ensemble pour fêter leur un an de couple. Don en souffre car il aime secrètement son meilleur ami. Rien ne va plus entre eux.


Genre :
Romance / Slash


Statut :
10 chapitres – Terminée


Rythme de parution
: un chapitre par semaine


Public :
Tout public.



Prélude

Chapitre 4 : Garder ses distances



Au restaurant du Chrysanthème Blanc.

Don regarda à peine la dépouille de l’infortuné. Le légiste n’était pas encore arrivé mais les trous à hauteur de son estomac d’où le sang avait giclé, démontraient clairement qu’il avait eu du mal à digérer quelques pruneaux, pas les fruits, mais ceux en métal.

Il commença l’enquête préliminaire en interrogeant le patron. C’était lui qui avait averti la police de sa sinistre découverte.
—« Votre nom ?
— Georges Meyers ?

— A quelle heure avez-vous découvert le corps ?
— A l’ouverture, j’ai fait comme d’habitude, le tour de la salle, des cuisines et puis au moment de rentrer les poubelles, c’est là que je l’ai vu. J’ai pas l’œil collé à ma montre mais ça devait être vers 9H00.
— Connaissiez-vous la victime ?
— C’est Alan Mackay, il était là hier pour sa fête.
— Sa fête ?
— Oui, il célébrait avec son ex leur divorce. C’est le concept de notre restaurant.
— Vous pouvez préciser ?

— C’est ce que je viens de faire. Vous êtes bouché ou quoi !
— Vous vous calmez immédiatement ou l’on va poursuivre cet interrogatoire au poste. Il va de soi que je demanderai la fermeture de votre boîte, le temps de l’investigation.
— Vous n’oseriez pas. »

Réalisant qu’il ne s’agissait pas de bluff, il prit sur lui.
  « Le nom de mon établissement est Le Chrysanthème Blanc. Cette fleur symbolise la fin d’un amour. On est spécialisé dans les cérémonies de l’après divorce : célébration du prononcé de la séparation, speed dating pour les nouveaux célibataires. La majorité des divorces se passent très bien. Le marché est très porteur.
— On voit le résultat.
— J’y suis pour rien moi.
— Ca reste à vérifier. Combien d’invités à cette fête ?
— Il y avait 50 couverts, essentiellement la famille et les amis, j’en sais pas plus sur eux. Ils sont restés jusqu’à la fermeture à 2H00.»

 

Il fut interrompu par l’arrivée de l’équipe technique. Il sut que sa journée était vraiment pourrie quand il aperçut la houppette de Danny. Ils se dévisagèrent l’espace de deux-trois secondes, aussi gêné l’un que le l’autre. Brusquement ramené à l’ordre par Meyers, dont la patience n’était pas la qualité première, il détourna la tête, brisant cette étrange connexion.
— « Bon, je peux y aller.
—  Donnez vos coordonnées à l’officier là-bas. Et dans votre intérêt, je ne saurais trop vous conseiller de rester à New York. 
— Entendu. Et la prochaine fois, inutile de m’importuner, vous devrez vous adresser directement à mon avocat. »

Il s’avança alors vers les scientifiques et parla à Sheldon, tournant ostensiblement le dos à l’autre expert déjà penché sur la victime. Si le premier affichait sa surprise, le second ne manifesta aucune réaction. Il leur dressa rapidement le topo de la situation avant de leur laisser le champ libre.

— « Flack, il n’est pas à prendre avec des pincettes.
— Laisse tomber.
— Tu sais ce qu’il a ?

— En quoi ça te regarde ?

— oh, on se calme là.

— Excuse-moi Sheld, on oublie.

— C’est bon, on oublie. »

 

Le relevé d’indice se fit dans le plus grand silence. Mais Danny fulminait. Il n’était pas quelqu’un qu’on snobe. Don ne serait pas le seul à jouer, il allait lui rendre la monnaie de sa pièce. Au moment de remballer le matériel pour rentrer au labo, il s’éclipsa pour lancer sa première attaque.

— « Attends dans la voiture.

— Danny, c’est pas le moment pour régler vos histoires. 

— J’en ai pas pour longtemps.»

 

Il coinça Don dans la ruelle adjacente, celui-ci recherchait l’arme du crime. Les meurtriers se débarrassaient de leur pistolet encore chaud dans les minutes suivant leur forfait : les jetant le plus souvent dans les poubelles, les bouches d’égouts ou les gouttières voisines.

Vérifiant qu’ils étaient bien seuls, il l’invectiva d’entrée.

— « Qu’est-ce tu fous ?

— Là tout de suite,  je fouille pour trouver une arme.
— Alors ça va être tout le temps comme ça ?
— Je crois que c’est la meilleure solution.
— Pour qui ?

— Pour toi.

— Arrête ça tout de suite. Je suis le mieux placé pour savoir de quoi j’ai besoin, de quoi j’ai envie. Tu me saoules à toujours tout décider tout seul dans ton coin.

— Danny…

— Non, j’en ai marre de tes Danny condescendants. C’est à toi de m’écouter alors boucle là.
Ce n’est pas facile pour toi, je peux le comprendre mais c’est pareil pour moi. Tu ne trompes personne avec ta mine de déterré. Et puis ta réaction tout à l’heure, ça rimait à quoi ? Tu dis qu’il ne sait rien passé avant Noël, et bien soit. Alors agis en conséquence, secoue-toi, merde ! »

 

Il le planta là, un peu calmé d’avoir déballer son sac. Il passa les heures suivantes à décortiquer fibres et résidus qu’il avait consciencieusement ramassés et étiquetés.

 

Au parking à la fin du service, il se dirigea vers sa voiture, pas mécontent de faire un break. La reprise avait été éprouvante. Il se pencha pour récupérer ses clés qui lui avaient glissé entre les doigts. En se relevant, il distingua au coin, un manteau noir qu’il identifia sans peine. Allons bon, il n’avait pas envie de remettre ça. Il avait eu son quota de dispute, entre l’altercation de ce matin et l’engueulade de la veille avec Lindsay. Depuis qu’elle était revenue, elle passait tout son temps au téléphone avec sa grand-mère. Il avait eu le malheur de le lui faire remarquer, elle s’était vexée. Il comptait lui acheter un bouquet en rentrant, histoire de faire amende honorable.

 

Il se hâta de s’installer sur le siège conducteur faisant comme s’il n’avait pas vu Don. Par chance celui-ci n’avait pas idée de sa présence et pour cause, il était en grande conversation avec un homme. Pour l’avoir souvent croisé dans les couloirs, il se remettait sa tête mais pas son nom. Une chose le perturba : leur connivence. Don souriait sincèrement. Lui n’avait plus guère droit qu’à un étirement contraint de sa bouche. Lorsqu’il l’entendit rire à ce qu’il supposait être une blague de l’autre, trop loin pour saisir distinctement leur échange, un maelstrom d’émotions confuses lui souleva le cœur.

 

Avec rancœur et mauvaise foi, il se dit que Don n’avait pas perdu de temps pour le remplacer. Lorsqu’il fut certain d’être seul, il démarra en trombe déposant la moitié de la gomme de ses pneus sur le bitume. L’odeur de caoutchouc brulé l’accompagna sur plusieurs mètres. L’effluve acre, désagréable était en accord parfait avec le gout que lui avait laissé cette touchante scène qui à ses yeux n’avait rien de banale ni même d’innocente.

 
 S’il voulait être honnête avec lui-même ce qui l’ennuyait le plus c’était que son ami puisse tourner la page, qu’il partage avec un autre ce qu’ils avaient vécu : les confidences, les sorties, l’aide, la confiance. Tout ce qu’il s’évertuait non plus à préserver, c’était trop tard pour ça, mais à récupérer.


Cette possessivité et cette jalousie, parce qu’il s’agissait de ça, l’emmenait sur une route qu’il n’était pas prêt à suivre. Il se bornait à tout remettre en question pour refouler au loin ces sentiments qui n’avaient pas lieu d’être. Ses conclusions hâtives, déduites sur le vif le persuadèrent que Don était le seul responsable du fiasco de leur amitié. Il s’était moqué de lui. Car à bien y réfléchir, il n’avait jamais rien tenté avant, rien laisser paraitre, le baiser n’avait été qu’une parenthèse insignifiante, juste un leurre de plus pour l’embobiner. 


Perdu dans ses conjectures, il en oublia les fleurs, le repas laissé à son attention, et même la douche pour se coucher sans desserrer les dents. Le sommeil semblant le fuir, il tournait et se retournait dans le lit, incapable de rester plus de 30 secondes dans la même position. Sa compagne qui l’avait finalement rejoint, s’énerva à son tour.

— « Arrête de bouger ou va sur le canapé.
— …Désolé, pour tout.
— Je m’excuse aussi, tu avais raison. Une trentenaire qui n’arrive pas à sortir des jupons de sa grand-mère, l’appelant tous les jours pour s’assurer qu’elle va bien, tu dois trouver ça idiot. Mais c’est ma Mamie Mo, j’ai tellement eu peur de la perdre.
— Non, bien sûr que non c’est pas idiot. Tu as la chance d’avoir une famille formidable et soudée. Si j’ai si mal réagi, c’est que moi, je n’ai jamais connu ça. Je sais plus trop où est ma place, tu comprends.
— Je n’avais pas réalisé que tu pouvais te sentir exclu.
— C’est rien.
— Si c’est important. On est ensemble, et ma famille c’est aussi un peu la tienne. Même si c’était pas tellement le moment avec le procès, tout c’est bien passé quand tu les as rencontrés. Mes parents, mon père surtout t’a trouvé, je cite : « solide ».

Elle se rapprochait lentement de lui, initiant un câlin. Elle se rendit bien vite à l’évidence : il n’en avait pas envie, ne répondant pas à son invite dés plus explicite.
— « Danny ? »

Il lui tourna le dos en se redressant pour s’assoir de son côté du matelas.
— « Pas ce soir, je peux pas. »

Elle se doutait que cela avait un rapport avec Don. Il n’y avait que lui pour le mettre dans cet état de nerf, de rage presque. Avec elle, il ne réagissait pas avec autant de…de passion, une retenue qui l’avait toujours intriguée. Si elle s’en souciait à présent, c’était que leur couple sans être en crise, commençait à s’enliser dans une routine qui ne lui convenait pas. Ils stagnaient.

— « Je suis crevé, il faut que je reprenne le rythme.
— Recouche-toi, bien au chaud sous les couvertures et détends-toi.
— Je suis trop énervé pour fermer l’œil. Je vais encore te déranger, il vaut mieux que j’aille au salon. »

Il se leva prestement, son oreiller sous le bras, piochant la couette de dépannage dans l’armoire, conscients tous les deux qu’il fuyait. 

A suivre...

Le chapitre suivant s'intitule: Incompréhension.

Dragoun Lou

Déjà parus:
Prélude - Chapitre 1: Reddition
Prélude - Chapitre 2: Face à Face.
Prélude - Chapitre 3: Faire comme si.

Publié dans Prélude

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> <br /> bonjour =)<br /> dsl du retard, j'ai effectivement lu ce chapitre mercredi mais lorsque j'avais voulu poser ce commentaire internet avait coupé et j'ai oublié par la suite mais me voilà =)<br /> alors, que dire ? j'aime beaucoup comment tu fait évoluer la relation entre les deux hommes, en particulier la " remise en question de dany " . enfin, pas totalement remise en question mais le<br /> fait qu'il s'interroge beaucoup sur ce qu'il sait réellement passé. cela le perturbe car il en devient jalou alors que normalement il n'a pas lieu d'être de même que sa relation avec lindsay en<br /> souvre également ( bon on ne va pas s'en plaindre mais si je l'aime bien qd même ) . j'espère que tu me comprendras car je ne suis pas sûr de m'être correctement exprimer =D<br /> <br /> <br /> j'attend le prochain chapitre avec impatience comme à chaque fois, je te souhaite une bonne journée =)<br /> <br /> à bientôt, bisoux,<br /> pauline.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Kikoo Pauline,<br /> <br /> merci pour tes messages, tu t'exprimes clairement, j'ai bien compris ce que tu voulais dire.<br /> <br /> Danny est hétéro à la base donc un tel changement d'orientation ne pouvait se faire en un claquement de doigt ou en quelques jours d'autant plus qu'il est déjà en couple.<br /> J'avais un peu peur qu'à faire durer comme ça, j'allais ennuyer mes lecteurs. C'est pas le cas, ouf ! ^_- <br /> <br /> Pour Lindsay, je ne dis rien, tout est dit dans la suite, tu le découvriras toute seule.<br /> <br /> A bientôt<br /> <br /> D.L.<br /> <br /> <br />