Prélude - chapitre 7 : Séparation

Publié le par Dragoun Lou

Série : CSI New York – Les experts Manhattan

Histoire : Danny et Lindsay emménage ensemble pour fêter leur un an de couple. Don en souffre car il aime secrètement son meilleur ami. Rien ne va plus entre eux.

 

Statut : 10 chapitres – Terminée


Public : Tout public.


Prélude

Chapitre 7: Séparation

Lindsay retira les fringues puantes de son homme et couvrit sa nudité par deux épaisseurs de couverture. D’un chiffon humide, elle lui débarbouilla le visage, cerné, mangé par la barbe. Rassurée qu’il soit enfin à la maison, elle s’autorisa à souffler. L’attente et l’incertitude l’avait épuisée, elle s’assoupit à son chevet. Elle fut brutalement tirée de son sommeil par les mouvements erratiques de la forme allongée. Danny se débattait dans ses cauchemars, de la sueur perlait abondamment de son front. Une très forte fièvre le consumait.

Le réveil affichait 9H00, elle appela Sheldon à la rescousse.

— «  Sheld, merci d’être venu.
— C’est normal, où est-il ?
— Au fond du couloir, dans la chambre.
— Raconte-moi tout.
— Il a beaucoup bu. Tôt ce matin, une femme m’a téléphoné, la serveuse d’un bar, Danny était ivre. Je suis allée le récupérer. Il avait vomi et ne parvenait pas à se remettre debout.
— Il est resté longtemps dehors ?
— J’en sais rien, j’ai mis à peine un quart d’heure pour le chercher.
— Calme-toi, ce n’est pas de ta faute, il a déconné. »

Le doc diagnostiqua une grippe carabinée, l’alcool et le stress avait favorisé la fulgurance et la virulence des symptômes. Il referma doucement la porte rejoignant Lindsay dans la cuisine. Elle nota scrupuleusement ses recommandations.

— « Alors ?
— C‘est une bonne grippe.
— Il m’aura tout fait.
— Je vais te rédiger une ordonnance. Le pic d’alcoolémie est passé mais attends cet après-midi qu’il  ait bien cuvé pour débuter le traitement. Aspirine, du sirop pour la toux et du repos. Fais le boire, il transpire beaucoup. Si la fièvre ne baisse pas, n’hésite pas, préviens-moi.
— D’accord.
— Hé, ça va aller, d’ici une semaine, il recommencera à rouspéter, tu verras.
— Je vais surtout attendre qu’il reprenne des forces pour lui passer un sacré savon.
— Je le plaindrais presque…. Sans être indiscret, qu’est-ce qui lui a pris ?
— Tu gardes ça pour toi.
— T’inquiète, je serai une tombe, mais j’ai ma petite idée. Ca n’aurait pas un rapport avec Flack.
— Bingo ! Comment tu as deviné ?
— Ils se sont empoignés sur une scène de crime, l’autre jour. Danny était particulièrement remonté.
— Fallait bien que ça arrive, je l’avais prévenu pourtant, mais tu le connais. Vu le résultat, je me demande comment va Don.
— T’es pas au courant ?
— Quoi ?
— Il est parti bosser à Minneapolis.
— De mieux en mieux.
— C’est Jess qui me l’a appris.
— Ca marche bien vous deux.
— Sans commentaire. »

L’humeur n’était pas aux badineries. Ils discutèrent encore le temps de finir leur tasse. Après son départ, elle constata que Danny s’était rendormi, elle en profita pour faire un saut à la pharmacie. Elle devait aussi prévenir le Central qu’il serait en arrêt jusqu’au lundi en huit.

****

L’inactivité lui pesait, Danny arpentait son salon de long, en large et en travers depuis ce qui lui semblait des siècles, pestant contre le monde entier. Il se remettait bien, physiquement du moins. Sans nouvelle de Don, il culpabilisait. Il savait pour son déplacement mais il attendait un signe de lui, n’importe quoi mais un signe. Il n’osait pas faire le premier pas, il ne s’en estimait plus digne. Il l’avait trahi, cette douleur dans la poitrine ne le quittait plus. Dés qu’il le put, il se réfugia dans le travail négligeant jusqu’à son couple.

Un soir

— « Danny, ça fait un mois que je supporte tes sautes d’humeur sans rien dire, ça ne peut plus durer.
— Excuse-moi.
— C’est pas suffisant, les excuses. J’ai l’impression que quoi que je fasse, rien ne t’atteint.
— …. C’est compliqué.
— Essaye de m’expliquer au moins. »

Une grande respiration pour rassembler son courage, Danny se mit à parler sans rien omettre. Ses confidences se transformaient en véritable confession. Elle écoutait l’intransigeance avec laquelle il se dépeignait et la profondeur de son mal-être n’intervenant pas de peur qu’il s’arrête. Ils en avaient besoin tous les deux.

Don était omniprésent. Dès le début, elle avait été frappée par cette osmose qu’il y avait entre eux. Elle savait qu’elle aurait à composer avec, c’est pourquoi elle avait tant hésité avant de sortir avec lui. Elle ne regrettait pas ces presque deux années de bonheur. Il avait été sincère avec elle au début, il l’aimait toujours à sa façon, mais pas de celle qui dure toute une vie. Danny venait de le comprendre.

Il hésitait à continuer, butant sur un point crucial. Elle lui effleura le dos de la main, faisant des ronds apaisants avec son pouce. Il resserra ses doigts pour garder le contact et raconta le plus difficile : l’aveu, le baiser volé de Don, ses doutes, ses peurs, sa tentative de… il réfléchit au terme approprié, viol semblait le plus adéquat. Elle tiqua. Comme il épiait ses réactions, il entra encore plus dans le détail.

— « J’en avais tellement envie. Son odeur, le grain de sa peau m’ont chauffé à blanc. S’il ne m’avait pas éclaté les burnes, je crois que, non, j’en suis sur, je l’aurais pris contre ce mur. Il n’y avait que mon désir qui importait pas une seconde je n’ai pensé à lui et encore moins à toi. Je mourrais de trouille. Tout ce que j’ai réussi à faire c’est le blesser et qu’il parte si loin. Il me manque tellement. Je fais pareil avec toi, je te fais souffrir et je vais te perdre. »

Il se livrait à elle en tombant toutes ses barrières. Elle en aurait été folle de joie, il y a peu, mais maintenant, elle n’en éprouvait qu’une profonde tristesse. Cette diatribe était une déclaration d’amour, violente, désespérée pourtant si belle. Elle ne lui était pas adressée. C’était mieux ainsi.

— « Merci.
— J’ai envie de coucher avec quelqu’un d’autre, un homme en plus et tu me remercies ? L’incrédulité dominait.
— Merci car c’est la première fois que tu me montres tout de toi.
— … tu vas me quitter ?
  Non, on va se séparer.
— Je ne vois pas la différence.
— Au contraire, il y a une sacrée nuance. A mon tour de t’expliquer.
— Vas-y, je te dois bien ça.
— Je suis venue à Manhattan par hasard. Je n’en pouvais plus du Montana. N’importe quelle grande ville aurait fait l’affaire. Si j’ai posé mes valises ici, c’est parce que Mac a été le premier à m’offrir un poste. J’ai fui mes souvenirs, et pour honorer la mémoire de mes meilleures amies, j’ai choisi la police scientifique pour être certaine que les monstres que je confondrais, croupissent en taule le plus longtemps possible.
J’allais vraiment mal, tu m’as aidé à me sortir de tout ça.
— J’ai pas fait grand-chose pourtant.
— Détrompe-toi, tu étais là me soutenant, me comprenant. Tu ne peux pas savoir comme j’ai été contente et soulagée, quant au procès, je t’ai vu te glisser dans la salle d’audience. Sentir ton regard sur moi m’a donné la force de témoigner, de replonger dans ce drame  pour en ressortir apaisée, vengée presque.
— Où veux-tu en venir ?
— Je t’aime comme tu m’aimes, une profonde affection mais ce n’est pas de l’amour. Si j’avais besoin de toi pour surmonter mon passé, notre couple t’a aidé à comprendre ce que tu avais sous les yeux, qu’une personne te correspond bien mieux que moi.
— Tu savais qu’il m’aimait.
— Je l’ai compris un peu avant qu’il ne te l’avoue. La manière qu’il avait de veiller sur toi n’avait rien d’amicale. Avec le recul, son attitude quand on s’est installé ensemble, était tout aussi parlante. Tu as changé après ça.
— En gros, tu m’aurais largué de toute façon.
— Oui, d’autant plus qu’en retrouvant toute ma famille pour veiller ma grand-mère, j’ai eu comme un déclic. Je n’avais plus envie de les quitter.
— Tu veux retourner au Montana ?
— Tu appartiens à New York, mais moi, mon chez-moi, c’est là-bas. Je devais partir pour exorciser mes démons, c’est fait. Je veux rentrer là où est ma place.
— Et le labo, l’équipe, moi tu y as pensé.
—Je vais me mettre en disponibilité. Mamie Mo veut que je reprenne son échoppe de fleur, je peux aussi me recycler dans l’enseignement ou rester flic, Shérif Monroe, ça sonne bien. Les projets ne manquent pas, tu vois.
— Tu as déjà tout réglé. Un bout de temps que tu le prépares, non ?
— Ne soit pas si mesquin, ces choix n’ont pas été si facile. On a vécu une magnifique histoire, intense mais courte. Je ne regrette rien. Je suis même fière d’être la première et la dernière à avoir autant compté pour toi. Et ça, même Don ne pourra pas me l’enlever. Quelque part je resterai la femme de ta vie.
— C‘est sur que vu sous cet angle… Tu pars quand ?
— Il faut que j’avertisse Mac, et le temps que l’administration enregistre mon changement de statut, une petite quinzaine.
— Si peu. »

Elle se pencha pour l’embrasser. Ils firent l’amour tendrement. Dans cette ultime étreinte, leurs corps se disaient adieu. La nuit suivante, il investit le canapé.

L’annonce de leur rupture fit le tour du labo en moins de 20 minutes. L’incompréhension dominait, à chacun d’interpréter leur mutisme. Leur vie privée resterait privée. Mac accepta la demande de congé de Lindsay, pas qu’il ait le choix ou son mot à dire. Il entérinait une décision murement réfléchie en lui souhaitant réussite et prospérité. Elle avait un mois de préavis ensuite, elle en aurait fini avec la police new yorkaise.

****

«  Dan’, je…bip ».

Il repassait ce message encore. Sa séparation avec Lindsay ne l’affectait pas autant qu’il le croyait. Ils partageaient encore leur appartement et il la voyait tous les jours. Ceci expliquait cela.

Leur discussion faisait son chemin. Il devait admettre qu’elle avait raison sur toute la ligne, leur relation les avait grandis, préparés pour une nouvelle étape de leur existence. Elle lui avait apporté une stabilité qu’il n’avait encore jamais connu, ça lui plaisait. Il espérait vivre ça avec Don, parce qu’il l’aimait. Il l’admettait enfin. C’était un beau rêve, une chimère car il n’envisageait pas qu’un avenir soit possible entre eux. Beaucoup associaient sa petite mine à l’échec de son couple, mais ils faisaient erreur.

— « Il va revenir, j’en suis persuadée. Lindsay tentait de le rassurer en vain.
— Je sais, mais ça ne changera rien à ce que j’ai fait,  j’ai tout détruit.
— Votre amour vous aidera à surmonter ce dérapage.
— Si seulement c’était possible.
— Dis-lui tout ce que tu m’as dit et il te pardonnera.
— …. »

Début avril, Danny déposa son ex à l’aéroport. Les adieux succincts n’en étaient pas dénués d’émotion pour autant. Il la suivit du regard lorsqu’elle embarqua sans se retourner. Certaines séparations se passaient très bien. La vocation du Chrysanthème Blanc lui apparu soudain plus claire. Cette affaire l’avait vraiment marqué. Généralement, il s’en foutait de ce qu’il advenait des inculpés. Une fois n’est pas coutume, il avait voulu connaitre le sort de Marta Davis. Elle avait plaidé coupable, ne se défendant pas. Son jugement fut vite expédié, la sentence exécutée: perpétuité. Elle n’avait même pas sourcillé au prononcé de la peine, prostrée dans sa culpabilité, attitude qui lui épargnait la piqure létale. Justice était rendue.

Bien que placée dans le quartier de la prison réservé aux détenues suicidaires et psychologiquement instables, elle avait déjouée la surveillance. Une gardienne l’avait retrouvée inanimée dans sa cellule. Son corps ne présentait aucune blessure, l’examen médical concluait qu’un arrêt respiratoire était la cause probable du décès, un cas rare de mort subite. Peut-être l’était-elle déjà depuis l’instant où elle avait pressée la détente. 38 ans, un vrai drame.

A suivre....

La chapitre suivant s'intitule: Visite surprise

Dragoun Lou

Déjà parus:
Prélude - Chapitre 1: Reddition
Prélude - Chapitre 2: Face à Face.
Prélude - Chapitre 3: Faire comme si.
Prélude chapitre 4: Garder ses distances
Prélude - Chapitre 5: Incompréhension.
Prélude - Chapitre 6: Départ.

Publié dans Prélude

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P
<br /> <br /> bonsoir =D<br /> ce chapitre prend une tournure intéressante avec le départ de lindsay, il n'y a donc plus d'obstacle entre don et danny a part peut être l'absence de celui et le fait que danny ai tout "<br /> gaché " donc en fait rectification, il y a encore des obstacles et problèmes à rêglés bien que je pencherais plus comme une simple mise au point à faire. danny devrait seulement dire à don les<br /> raisons qui l'ont poussées à commettre cet acte, surtout celle la plus importante : le fait qu'il l'aime ( oui car il se l'ai enfin admis ^^ ) .<br /> concernant l'absence de don je ne pensais pas qu'il s'absenterais aussi longtemps, j'ai été surprise même. mais bon comme tu me l'as dit dans ta réponse, leurs séparations vont leurs être<br /> bénéfique donc je vais oser en déduire que don, à son retour, aura aussi quant à lui réfléchi à la situation et pourront enfin avoir une vrai conversation . peut être que cela aura lui dans le<br /> chapitre suivant à la vue du titre ^^ en tout cas je l'espère vraiment =D.<br /> <br /> <br /> bon et bien comme toujours hate d'être à mercredi prochain =D . je te souhaite une bonne soirée et donc à bientôt pour la suite =D<br /> <br /> <br /> bisoux, pauline.<br /> <br /> <br /> ps : tout comme tu adores lire mes commentaires j'adore t'en laisser =DD<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Kikoo Pauline,<br /> <br /> dslée pour ce retard, avec la semaine de dingue que j'ai eu, j'ai pas posté ce mercredi, ni répondu à ton commentaire.<br /> <br /> J'ai voulu une Lindsay forte et la rupture d'un commun accord m'a semblé le plus judicieux pour éviter des scènes de déchirement à grand renfort de larmes et d'excuses.<br /> <br /> Pour Don, je voulais qu'il parte loin et longtemps pour faire une cassure bien nette. Dans le chapitre 8, tu vas le retrouver en meilleure forme.<br /> <br /> Merci d'être fidèle au rendez-vous.<br /> <br /> D.L<br /> <br /> <br />