Prélude - Chapitre 5: Incompréhension.

Publié le par Dragoun Lou

Série : CSI New York – Les experts Manhattan

Histoire 
: Danny et Lindsay emménagent ensemble pour fêter leur un an de couple. Don en souffre car il aime secrètement son meilleur ami. Rien ne va plus entre eux.

Genre :
  Romance / Slash

Statut :
10 chapitres – Terminée

Rythme de parution
 : un chapitre par semaine

Public :
Tout public



Prélude

Chapitre 5: Incompréhension.


Au matin, Lindsay le trouva recroquevillé sur le divan, la télé allumée avec le son coupé. Il dormait encore, sourcils froncés. Elle le réveilla pour ne pas qu’il soit à la bourre. Devant un bol de café peut-être serait-il plus loquace.

— « Ca va mieux ? »

Elle prêchait le faux pour connaitre le vrai, technique policière efficace qui ne le surprendrait pas. Elle lui laissait le choix comme toujours. Il ne dirait rien s’il se sentait obligé de s’exprimer.

— « Je t’ai pas encore raconté ce qu’il s’est passé avec Don. »

Il se livrait enfin, la raison de son trouble ne la surprit pas. Elle poussa son avantage.
— « Je croyais que vous aviez réglé ça. 
— Je le croyais aussi, mais hier, j’ai compris qu’il s’était foutu de ma gueule.
— Tu es sûr, c’est pas son genre. »
Elle ne feignait pas son étonnement.

— « Tu fais référence à cette façade avenante qu’il montre à tout le monde. Je peux t’assurer que l’envers du décor est moche, vraiment.
— Qu'est-ce qu'il a fait de si grave ?
— Il m'a monté un bateau. Et il m’a eu. »
Son passé de petite frappe ressortait toujours quand il était blessé personnellement, la loi du talion supplantait le reste même si dans l’opération, il devait y laisser des plumes.

— « Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter. Je peux essayer de lui parler.
— N’interviens pas là-dedans, c’est entre lui et moi. »

Quand il était dans cet état, rien ni personne ne pouvait le raisonner. Elle venait d’avoir la confirmation de ce qu’elle soupçonnait. Son amant devait être au courant des sentiments que nourrissait Flack à son encontre. Elle avait su voir derrière ce décor. Il n’y avait rien d’horrible au contraire: un homme vaincu par un amour à sens unique, surnageant dans son désespoir, se raccrochant à ce que lui donnait Danny, si peu soit-il. Elle ne l’en respectait que plus. Elle se faisait l’effet d’être une Yoko Ono, responsable d’un beau gâchis, d’une déchirante séparation, sans pour autant se sentir coupable. Elle aussi était amoureuse. Toute cette histoire allait mal finir, elle le sentait.  

Au commissariat.

 

Les recherches s’étaient soldées par un échec, pas d’arme aux alentour du restaurant. Les premiers résultats des indices relevés au Chrysanthème Blanc, venaient, quant à eux, de tomber. La balistique avait parlé de même que les empreintes et les tests ADN. Ce faisceau de preuves concordantes convergeait vers une femme : Marta Davis, une des invités déjà fichée dans une affaire de harcèlement, détentrice d’un Glock spécial 9 MM. Les balles extraites du corps de la victime provenaient d’un pistolet de ce calibre. Une trace génétique la confondant avait été trouvée grâce à un résidu de rouge-à-lèvre sur le col de la chemise de Mackay. Grâce à ces éléments, le juge avait signé le mandat d’arrêt et la commission rogatoire sans difficulté.

Alors qu’un coup de fil aurait suffit pour envoyer Don interpeller cette femme et fouiller son appartement pour trouver le 9 MM, Danny préféra descendre quelques étages pour l’avertir de vive voix. Il se rendait souvent à ce niveau pour les interrogatoires, mais n’avait jamais pris la peine de s’arrêter dans les bureaux des enquêteurs. Un tel manque de curiosité était un comble pour un scientifique. Il allait réparer son erreur. Cela n’avait absolument rien à voir avec sa fixation sur l’inconnu du parking, non rien à voir.

 

Il poussa l’un des battants de la porte, le changement d’ambiance était radical. Le silence studieux troublé par le choc de deux éprouvettes de son labo contrastait avec cette ruche bourdonnante d’activité. Ca parlait, téléphonait, pianotait, circulait dans tous les coins. Comment arrivaient-ils à se concentrer dans ce bruit, l’habitude surement.

 

Il scanna la salle à la recherche de Don. Il le localisa, la fesse collée sur la table de travail d’un de ses collègues, celui qu’il cherchait, quel hasard ! Il allait enfin avoir son nom.

Jess lui facilita la tâche.
— « Messer, qu’est-ce qui t’amène chez les gros bras ?

— Ah ! Ah ! J’ai besoin de vos biceps, le cerveau que je suis, doit aller récupérer un flingue et sa propriétaire.
— Tu bosses sur le meurtre du resto du divorce.

— Ouais, il parait que ça marche en plus. Si je me fais virer de la police, j’ouvrirai un club pour les licenciés économiques. Avec la crise, les débarqués c’est pas ce qui manque.
— Avec un strip-tease à la The Full Monty,  tu peux compter sur moi, le matant ouvertement.
— Je te tiendrais au courant. Fais-toi quand même une raison, c’est pas demain que tu me verras à poil.

— Zut et flûte.
— Qui va se mettre à poil ?
— C’est un secret. »

Elle fit les présentations.
— « Messer : Ripley.
— Ripley : Messer. »

Alors c’était comme ça qu’il s’appelait. Vu de près, ce n’était pas un canon, plutôt potelé le crâne d’œuf. Il
lui retourna ses salutations, le strict minimum pour ne pas être odieux sans cacher que le courant ne passerait pas entre eux. L’autre ne sembla pas s’en émouvoir, un rictus lui conférait même une longueur d’avance dans cette petite joute de mâle rivalité. L’ennemi était coriace, voilà ce qui ressortait de cette confrontation. Rien pour le rassurer.


— « Tu viens Flack, on a une arrestation à mener.
— J’arrive. » 

 Ils étaient mal-à-l’aise à l’idée de se retrouver seuls. La conduite de Don s’en ressentait, brutale avec des  coups de volant secs. Ils recherchaient leurs mots pour entamer une conversation neutre et banale, en dehors des insipides réflexions sur la météo. Il suffisait de mettre le nez dehors pour qu’une stalactite leur pousse sur la narine en dix minutes. Après le temps, le boulot. Quelle misère de ne plus parvenir ne serait-ce qu’à bavarder.

—« Tu ne fais plus équipe avec Jess ?
— Pourquoi tu me demandes ça.
— Juste pour savoir.

— J’ai été affecté avec Ripley sur un dossier spécial.

— Lequel ?

— Ca ne concerne pas ton secteur, donc je n’ai pas à en discuter avec toi.
— Il est quoi pour toi ce Ripley.
— Pardon ?

 
La curiosité était trop forte, il devait savoir.
— « Tu couches avec ? »
 

Le feu passant à l’orange, Don pila comme un malade. Sourd à la salve de klaxon des voitures qui le suivaient, il dévisagea Danny qui continua sur sa lancée sans ciller.

— « T’es bien gay, non ? »

Comment osait-il lui poser pareille question. Il n’aimait pas les hommes, mais seulement lui. Hormis son propre corps, il n’avait jamais touché de courbes masculines. Cette relative virginité l’embarrassa. En plus, il n’était pas du genre à étaler ses prouesses sexuelles. Danny interpréta mal la soudaine coloration rosée des joues de son homologue.

 

— « T’es hétéro, est-ce que tu couches avec toutes les femmes que tu croises?
— Non, le rapport ?
— C’est pareil pour moi, je ne baise pas avec tous les pantalons qui passent.
— Tu as déjà fait ça avec un mec ?
— Tu cherches quoi à la fin ? Je sais me tenir, tes fesses n’ont rien à craindre.
— Encore heureux. Y’a pas si longtemps tu voulais me mettre la langue, je te rappelle. Ah mais non, j’suis bête, ça n’a jamais eu lieu.

— Qu’est-ce que tu veux : que je m’excuse, que j’oublie ce que je ressens pour toi. Ta réaction a été, on ne peut plus claire. »


Si au moins, il le savait ce qu’il voulait. Il lui rétorqua un pitoyable:

— « Je n’ai rien contre les pédés.
— Arrête avec tes pédés, et je commencerai à te croire, clôturant cet échange surréaliste. »

Les non-dits flottaient entre eux, encore plus nombreux. 

 

 Le vert s’éclaira, il démarra illico. Pour avoir anticipé tout un panel de réactions possibles, Danny avait réussi à le surprendre. Il revenait sans cesse à la charge, mais dans quel but ? Devait-il lui dire qu’il partait samedi pour plusieurs semaines. Il n’avait rien décidé encore.

Arrivé enfin à bon port, ils pénétrèrent en professionnel dans un immeuble cossu. Tout était si simple dans cette affaire que c’en était troublant. Ils devaient restés sur leur garde au cas où. Après les sommations d’usage, Don, prêt à dégainer, ordonna à la locataire d’ouvrir sa porte.

 

Celle-ci s’exécuta sans manifester la moindre résistance ni tenter de fuir. Marta Davis les avaient fait entrés puis s’était assise sur la chaise de son salon. Des vêtements maculés de sang emballés dans un sac et une arme posée à coté trônaient sur la desserte à bonne distance d’elle.

Les deux flics embarquèrent le tout. La passivité de la suspecte, ses yeux vide firent pencher leur hypothèse en faveur d’un crime passionnel et non d’un acte crapuleux.

 

De retour au central, ils procédèrent à l’interrogatoire. La jeune femme passa rapidement aux aveux, ne souhaitant même pas faire appel à un avocat.

 

Don chercha à connaitre son mobile. Elle déballa tout, passant du rire aux larmes, hystérique et brisée. Elle aimait Mackay, le connaissant depuis la maternelle. Le plus beau jour de sa vie avait été celui où il lui avait annoncé son intention de divorcer.

 

Elle l’avait soutenu, lui dégotant un nouvel appart arrangé selon ses goûts à lui, l’avait financièrement aidé dans les frais de la séparation. Ce soir là, à la fête, elle n’avait pas supporté. Mackay lui avait avoué que son divorce tout comme son mariage n’avait été qu’un jeu avec Christy. Ils s’aimaient toujours comme au premier jour.

 

— « Vous voyez quand il m’a dit : je ne voulais plus d’elle pour femme mais comme ma maitresse. Divorcer lui permettait de lui refaire la cour, de la séduire comme avant le mariage, de sortir, de s’éclater. J’ai craqué, il ne pouvait pas me faire ça. C’est là que j’ai sortir  mon arme.

— Aviez-vous prévu de le tuer ?

— Non, j’ai toujours le Glock sur moi depuis la fois où j’ai eu à faire à un cinglé qui n’arrêtait pas de me suivre. …. Il a ricané quand je lui ai avoué mes sentiments alors j’ai tiré, je sais plus combien de fois. Il s’est écroulé mais il respirait toujours. Il m’a supplié de ne pas faire de mal à l’autre. Il était en train de mourir et il pensait encore à elle. J’avais plus la force d’appuyer sur la détente alors je l’ai atteint autrement. Ce ne sont pas mes balles mais mes mots qui l’ont achevé. Avant qu’il ne rende l’âme, je lui ai débité toutes les horreur que je comptais faire vivre à Christy. Que je paierais quelqu’un pour la violer, la torturer. Tout ce qui me passer par la tête. Il m’a cru. La terreur a été l’ultime étincelle dans ses yeux et dans les miens. »

Elle se mura ensuite dans le silence. Ils avaient un dossier béton pour la mettre en prison pendant quelques décennies. Ses déclarations trouvaient écho en lui, Don lui passa malgré tout les menottes et l’escorta, lui-même jusque dans sa cellule. Danny aussi était secoué. Ce n’était pas souvent qu’il avait pitié de la pourriture qu’il s’efforçait d’éradiquer.

A suivre....

Le suivant s'intitule: Départ.

Dragoun Lou

Chapitres déjà parus:
Prélude - Chapitre 1: Reddition
Prélude - Chapitre 2: Face à Face.
Prélude - Chapitre 3: Faire comme si.
Prélude chapitre 4: Garder ses distances

Publié dans Prélude

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P
<br /> bonjour  .<br /> <br /> un chapitre une fois de plus super, j'adore vraiment. bon je dois avouer que je ne me concentre pas trop sur les personnages mais plus sur la relation de Danny et Don ( je pense que je ne suis pas<br /> la seule ^^ ) . j'aime de plus en plus comment tu fais évoluer les sentiments de Danny. d'un excès de colère où il est censé régler ses comptes avec Don , il finit par lui faire une crise de<br /> jalousie vis à vis de sa relation avec ses collègues. il ne sais vraiment pas où il en est le pauvre. chose surprenaante aussi, lindsay avec dc des soupçons sur Don ; ça promet d'être intéressant<br /> tout ça .<br /> <br /> voilà voilà, en tout cas j'adore une fois de plus et vivement mercredi prochain  <br /> <br /> bonne journée, bisoux,<br /> pauline.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Kikoo Pauline,<br /> <br /> Et vi ce pauvre danny a du mal à y voir clair. Je dirai qu'à force de grimper, la pression va finir par s'échapper d'un coup, et ça va faire mal. Mais chut, je n'en dis pas plus.<br /> RDV au chapitre 6.<br /> <br /> D.L.<br /> <br /> <br />