Prélude - Chapitre 2: Face à Face.

Publié le par Dragoun Lou

Série : CSI New York – Les experts Manhattan

Histoire : Danny et Lindsay emménagent ensemble pour fêter leur un an de couple. Don en souffre car il aime secrètement son meilleur ami. Rien ne va plus entre eux.

Genre :  Romance / Slash

Statut : 10 chapitres – Terminée

Rythme de parution : un chapitre par semaine


Public : Tout public.

 


 

Prélude.

 

Chapitre 2 : Face à face


Danny était peiné par cette distance imposée par son meilleur ami. Il se demandait même si l’amitié pouvait désormais qualifiée la nature de leur relation. Ils ne se voyaient plus, tout juste s’ils se croisaient dans les couloirs du poste. Secret et renfermé, il avait l’impression d’avoir affaire à un étranger. Un gouffre les séparait, s’agrandissant en dépit de ses efforts. Son incompréhension laissait place à une sourde colère. Il ne supportait plus ses silences, ses absences. Les quelques remarques acerbes qu’il recevait quand enfin il obtenait une réponse de sa part ne lui suffisaient pas. La manière douce n’avait pas marché, il allait employer des moyens plus radicaux quitte à lui en coller une. A la première occasion, il ne le louperait pas. Ils devaient à tout prix crever l’abcès.

Il dut patienter jusqu’au pot de Noël. Toutes les branches des forces de l’ordre se réunissaient autour du sapin du commissariat avec remise de cadeaux pour les enfants et un buffet à volonté pour tous. La police était une grande famille. Don, présent lui aussi, n’avait pas cherché à les rejoindre manifestement trop bien entouré par ses collègues détectives. Même s'il s'était préparé à cette éventualité, il était déçu. Il le perdait, et ça, il ne pouvait l'envisager.

Quand il le vit s’éclipser, il sut où le retrouver. Le brun aimait s’isoler sur les hauteurs de Manhattan pour y admirer la jungle urbaine. Il attendit un peu puis, à son tour, il se rendit sur le toit. Il allait enfin l’avoir cette discussion entre quatre yeux.

 

Sur le toit du commissariat.


Il avait cessé de neiger dans la matinée, un blanc manteau couvrait les sommets des immeubles contrastant avec la gadoue noirâtre de la chaussée en contrebas. Des nuages bas et lourds annonçaient une prochaine chute de flocons. Il observa Don fouler au pied ce tapis immaculé. Ses pas creusaient de petits cratères facilement repérables. Il s'approchait du bord, regardant sans les voir les buildings voisins, puis il scruta le ciel. De la vapeur blanche s'échappait à chacune de ses respirations. A quoi pouvait-il donc penser ? Danny resta saisi par la tristesse qui émanait de sa silhouette sombre.

Comme s'il venait de se réveiller d'un profond sommeil, il réalisa que Don n'allait pas bien, pas bien du tout. En égoïste, il voulait le récupérer pour l'avoir prés de lui comme avant, pas une seule fois, il n'avait véritablement cherché à comprendre pourquoi il s'était éloigné. Etait-ce à cause de lui ? Tout l'argumentaire qu'il avait répété ne servait plus à rien maintenant. Mais il ne pouvait pas reporter leur confrontation. Son instinct lui hurlait que c'était là sa chance, qu'il devait la saisir parce qu'il n'en aurait pas d'autre.

Il s'avança alors, créant un autre sillon de traces. Assourdie par la glace tendre, sa marche était silencieuse, pas suffisamment pour surprendre le policier. Celui-ci l'avait entendu, il s'était brusquement tourné vers la source du bruit. En une fraction de seconde, l'expression de son visage changea. De tourmentée à surprise, elle était devenue lisse et inexpressive.


A présent face à face, ils se jaugeaient. Un duel de cow boy moderne, où le premier qui dégainerait, sortirait vainqueur. Aucun d'eux ne savaient pourtant quels en étaient l'enjeu et la récompense, pas plus qu’ils n’en mesuraient les retombées qui en découleraient.
— « Don ?

— Danny ? »


De nouveau ce silence grave, les minutes s’égrenaient sans que rien ne puisse le troubler. Ils étaient suspendus aux lèvres de l’autre, en attente. Le blond céda.

— « Qu’est-ce qui se passe, Don ? 

— Il n’y a rien, laisse tomber. Retourne à la fête.

— Ne me prend pas pour un idiot, c’est moi Danny, ton meilleur pote, tu t’en souviens.

— Qu’est-ce que tu veux que je dise ? »

L’attention du brun s’était à nouveau fixée sur les lumières d’un gratte-ciel.

 

— « Regarde-moi s’il te plait.

— ….

— Arrête de fuir, merde. »

 

Au supplice, Don avait tellement peur qu’en se confiant un peu, il ne puisse plus stopper ses mots trop longtemps contenus. Cette façade de protection était devenue une véritable prison. D’être si proche de lui, et ce poids qui l’écrasait, il était si fatigué. Avouer son terrible secret ne le ferait au final pas plus souffrir que de tout garder en lui.


— « Je ne peux pas.

— C’est en train de te bouffer, tu ne peux plus continuer comme ça.

— Tu dis ça mais quand tu sauras, tu m’en voudras. »

 

Danny avait peur. Une telle détresse, il était désarmé. Saurait-il faire face ? En voulant l’aider, n’allait-il pas lui faire encore plus de mal. Son hésitation s’effaça devant le douloureux tableau qu’il avait sous les yeux.

Le dos raide que lui renvoyait son ami lui prouvait plus que cette phrase à peine murmurée, qu’il était à bout. Il se fit la promesse que s’il craquait, il le soutiendrait quoi qu’il arrive.

Fort de cette résolution, il se rapprocha encore, lui saisit le bras et le fit pivoter. Il l’incita doucement pour ne pas l’effrayer plus qu’il ne l’était déjà :

 

— « Je ne te jugerai pas. Je suis là pour t’écouter.

— C’est tellement dur.

— J’ai tout mon temps, même s’il fait  -15°C, je ne bouge pas. »

Cette piètre tentative d’humour n’eut pas l’effet escompté. La tension venait même de monter d’un cran.


— « Pose-moi des questions.

— Quoi !?

— Fais comme si j’étais un suspect en salle d’interrogatoire, j’y arriverai pas sinon. » 
Il se détacha de quelque pas.

 

— « OK, on va faire comme ça alors. »
Il réfléchit puis se lança à la pèche aux infos.

— « Est-ce que c’est en rapport avec le travail ?

— Non, aucun lien avec une enquête.

— Ca relève donc du privé. Un problème avec ta famille, quelqu’un est mort, Sam a fait une boulette ?

— Mes parents vont bien, enfin la dernière fois que je les ai vus. Et avec ma sœur, ça va beaucoup mieux. Petit à petit, on recolle les morceaux.

— Je suis content pour toi. »
Don lui avait confié une fois que son enfance n’avait pas été des plus joyeuse, sa mère effacée ne les avaient jamais protégés de la tyrannie de leur père. Sam était partie dés qu’elle l’avait pu le laissant tout seul. Il l’avait ressenti comme une trahison.


— « Une peine de cœur alors ?

— Y’a de ça.

— De l’eau dans le gaz avec ta copine mystère ?

— Non. »

Danny sut qu’il approchait du but, le brun devenant de plus en plus nerveux.

— « Tu comptes nous la présenter un jour ? Lindsay est impatiente de la connaitre.
—  Non.

— Pourquoi ? »
S’il ne lui répondait que par monosyllabe, ils allaient mourir de froid avant qu’il ait pu lui tirer les vers du nez…


— « Je ne peux pas vous présenter quelqu’un qui n’existe pas.
— Quoi !? T’es si gêné que ça d’être célibataire pour nous l’avoir caché ?

— Hein, mais non…

— Tu peux préciser ?

— J’avais des vues sur quelqu’un mais ça ne s’est pas fait…tout le monde n’est pas aussi chanceux que toi.

— Qui c’est ?

— Quelle importance, nous deux c’était pas possible.

— T’es amoureux et elle, elle veut pas de toi. » 
Alors c’était ça, il se désespérait pour une fille qui n’en avait rien à foutre de lui. Il ne l’aurait jamais cru si romantique.


— « C’est à peu près ça.
— Comment ça : à peu près, c’est pas comme si c’était ton premier râteau.
— Quel tact !
— Désolé.
— Tu ne l’es pas.
— C’est que j’ai du mal à te suivre.
— Tu ne sais pas ce que c’est que de croiser tous les jours cette personne, la regarder vivre et aimer quelqu’un d’autre. La voir heureuse sans que tu n’y sois pour rien, lui mentir pour donner le change. Ca me tue.
— Tu lui as dit au moins ce que tu ressentais.
— Non, pas la peine de me ridiculiser encore plus. C’est suffisamment pénible comme ça. Son ignorance plutôt que sa haine, des mois que je me le répète, à force, je finirai par le croire. Une pause et une profonde inspiration, il se reprit : tu as ce que tu voulais alors dégage. »

Danny se repassait en boucle cette conversation, surtout les dernières paroles. Don était très doué, avec ses phrases sibyllines, il n’avait pas lâché grand-chose. Ses recoupements l’emmenaient sur une piste dangereuse. Il devait en avoir le cœur net.

— « Ne me dis pas que… tu craques pour elle, pour ma Lindsay !
— Lindsay est une chic fille mais je ne ressens rien pour elle. »
Il éclata d’un rire amer sans joie, une telle absurdité, Danny n’avait donc rien compris.

— « Je ne te crois pas, tu as changé à son arrivée. Et quand on s’est mis ensemble, tu as carrément disparu. Tu l’aimes et tu es jaloux de moi.
— Arrête avec ces conneries.
— Quel abruti j’ai été, j’ai rien vu. Elle est à moi, tu entends. »
Il lui avait agrippé le col de son manteau.

— « Tu peux te la garder, j’en ai jamais voulu. »
A son tour, il enserra le visage de Danny de ses mains et se jeta sur lui. Il couvrit ses lèvres des siennes. Par ce geste, il révélait tout : son amour, ses tourments, ses espoirs déçus. Il goutait enfin le fruit défendu et le savourait découvrant sa texture, sa saveur, sa tiédeur. Indescriptible. Il s’apprêtait à mêler leur langue quand il fut brusquement repoussé.

Il enfonça le clou, animé d’une volonté malsaine de blesser.
— « C’est plus clair là. »

Choqué, anesthésié par ce baiser renversant, répugnant, le scientifique semblait comme déconnecté. Il balbutia un « depuis quand ? » mais n’était pas en état d’en entendre plus.

— « Depuis quand je t’aime : des années. »
Il décida de partir, il avait besoin d’être seul pour faire le point. Arrivé à la hauteur de Danny, celui s’écarta d’instinct. Sans ralentir l’allure, il poursuivit son chemin jusqu’ à la porte.
— « Ose me dire que tu ne me juges pas déjà. »
Il n’attendit pas de réponse.

Le claquement du loquet apprit à l’expert qu’il était désormais seul. Il sursauta quand il sentit une main gantée se glisser dans la sienne transie. Lindsay venait de le ramener sur terre, tendrement.

— « J’ai croisé Don, il m’a dit que tu n’étais pas bien.
— Où est-il ?
— Il est parti juste après, t’es sur que ça va ?
— Faut seulement que je digère ce qu’il m’a balancé.
— Vous vous êtes enfin expliqués ?
— Oui. »

Elle n'insista pas et il l'en remercia d'être si compréhensive. Ce oui renfermait tellement de chose. Il se demandait s’il pourrait tenir sa promesse de le soutenir. Il ne le reverrait pas pendant deux semaines et comptait sur ses vacances pour réfléchir quant à l'attitude qu'il devrait adopter.

A suivre…

Le prochain chapitre s’intitule : Faire comme si

Dragoun Lou

Déjà paru:
- Prélude - Chapitre 1: Reddition

Publié dans Prélude

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T
<br /> vivement mercredi...<br /> La suiteuuuuuuuuhhhhhhhhhhhhhhh<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Merci the Fan j'espère que la suite que tu attends sera à la hauteur.<br /> <br /> D.L.<br /> <br /> <br />